Le Parc national des Cévennes recrute
Stage Sylvopastoralisme à Florac, en Lozère (48)
Quelle place dans les exploitations d’élevage de moyenne montagne ? État des lieux sur le territoire du Parc national des Cévennes et perspectives de mise en œuvre
Limite de candidature : 25/11/2022
Statut et formation
Période et durée : 6 mois à partir de mars 2023 – Stage de fin d’étude.
Formation: Ingénieur en 3ème année ou Master 2 en agronomie, agriculture ou agri-environnement
Permis de conduire B
Gratification : taux légal selon grille tarifaire de la fonction publique d’État
Le stagiaire bénéficiera du remboursement de frais (repas…) dans les limites fixées par sa convention de stage. Il pourra utiliser les véhicules de service dans la limite de la disponibilité des véhicules.
Le Parc national des Cévennes
Territoire de moyenne montagne, le Parc national des Cévennes couvre près de 3 000 km² avec un cœur protégé habité avoisinant environ un tiers de sa surface. Il est réparti sur 121 communes en Lozère, dans le Gard et aux confins de l’Ardèche, dont 113 sont des communes adhérentes à la charte du Parc. La diversité géologique, les contrastes climatiques et l’escarpement topographique ont fait de ce balcon du sud-est du Massif Central au-dessus de la Méditerranée une mosaïque de milieux.
La force de l’identité culturelle, la grandeur des paysages culturels, et la diversité des formes de vie, héritées de 5 000 ans d’agropastoralisme, ont valu successivement à ce territoire un classement en Parc national protégeant cet héritage, en Réserve de biosphère associant conservation et développement, en Bien inscrit au Patrimoine mondial pour faire perdurer ses paysages agropastoraux évolutifs et vivants, et en Réserve internationale de ciel étoilé, devenant ainsi la plus grande d’Europe.
La charte, approuvée par décret du 8 novembre 2013, définit un projet de territoire à 15 ans pour faire vivre ce quadruple classement tout en répondant aux aspirations des acteurs locaux.
L’établissement public du Parc national des Cévennes doit assurer trois missions :
i) connaître et pro-téger les patrimoines,
ii) accompagner le développement durable,
iii) accueillir et sensibiliser les publics.
Le cœur du Parc national des Cévennes abrite une population permanente significative, expliquant l’enjeu majeur du territoire de concilier les activités économiques (agriculture, forêt, tourisme …) et la protection des patrimoines, qu’ils soient naturels, paysagers ou culturels.
L’établissement compte 76,2 postes (en équivalent temps plein) au 1er janvier 2022.
Positionnement du stage au sein du Parc national des Cévennes :
Outre la direction et le secrétariat général, l’établissement public est organisé autour de trois services techniques: Connaissance et veille du territoire / Développement durable / Accueil et sensibilisation.
Il est présent à Florac-Trois-Rivières avec son siège et sur 5 massifs : Aigoual / Causses-Gorges / Mont-Lozère / Piémont cévenol / Vallées cévenoles.
Le poste de stagiaire «sylvopastoralisme» fait partie du pôle Agri-Environnement-Eau, au sein du service Développement durable.
Le service Développement durable « SDD » comprend trois pôles : Forêt-Chasse / Agri-environnement-Eau / Architecture-Urbanisme-Paysage. Il regroupe 18 agents dont 5 affectés sur les massifs. Conformément aux orientations de la charte définie en 2013, le SDD accompagne le développement des territoires sur l’ensemble du Parc dans la mise en œuvre des politiques de l’EP PNC dans les domaines suivants :
• l’agri-environnement et en particulier le soutien à l’agropastoralisme, à l’installation d’agriculteurs, au développement de l’agriculture biologique et des pratiques agro-écologiques, ou encore à la structuration des filières,
• l’eau,
• la forêt, la chasse et la pêche,
• l’architecture, l’urbanisme, la préservation des paysages et les travaux relatifs au patrimoine immobilier du parc.
Le SDD veille également à la bonne application de la réglementation du Parc sur la zone cœur du PNC (instruction des dossiers de demandes d’autorisation dans les domaines pré-cités).
Le pôle Agri-Environnement-Eau est constitué de 7 agents, et rassemble: une cheffe de pôle, une-chargée de mission agri-environnement, un chargé de mission eau, un.e chargé.e de mission agro-pastoralisme (0,5 ETP), et quatre technicien(ne)s agri-environnement implantés sur les massifs (Causses-Gorges, Mont Lozère et Vallées Cévenoles et Mont Aigoual (0,5 ETP).
Missions liées au stage Sylvopastoralisme
Le.la stagiaire est affecté.e au siège à Florac-Trois-Rivières et sera encadré par le.la chargé.e de mission agro pastoralisme sous la supervision de la cheffe de pôle agri-eau.
Problématique «sylvopastoralisme»
Favoriser le sylvopastoralisme est un axe de la Charte du Parc (Action 5.1.3 de l’axe 5 » favoriser l’agriculture).
Le sylvopastoralisme mêle intérêts agricole et sylvicole en alliant alimentation du bétail et valorisation forestière. Sur le territoire, bien que certains espaces boisés soient pâturés par les troupeaux, la plupart des boisements utilisés par l’élevage sont peu valorisés d’un point de vue forestier. Les éleveurs développent rarement une réelle stratégie de gestion et de valorisation du bois, même le renouvellement de la forêt est peu pris en compte. On définit alors cette pratique plutôt comme du pâturage en sous-bois que comme du sylvopastoralisme.
Or les enjeux autour de cette pratique vont se renforcer notamment face aux impacts du changement climatique. Pour les éleveurs, la ressource alimentaire en sous-bois est plus résiliente face à la sécheresse et aux fortes chaleurs, le bien-être des animaux est amélioré car la chaleur brûlante du soleil est atténuée ce qui permet de maintenir l’alimentation au pâturage plus longtemps l’été malgré les conditions climatiques. De plus, le changement climatique engendre un risque accru d’incendie et les espaces boisés seront de plus en plus sensibles aux feux. Le pâturage en sous-bois, en limitant la masse de combustible, est un levier pour limiter les risques incendies et protéger les espaces forestiers. Pour les forestiers, l’élevage sous les espaces boisés peut être un frein à la régénération naturelle des forêts.
Il y a donc un potentiel intéressant, tant pour la filière agricole que la filière sylvicole, dans le développement de pratiques sylvopastorales au sens inclusif du terme, où sont recherchés des bénéfices réciproques des activités pastorales et sylvicoles.
Sur le territoire, des initiatives locales autour du sylvopastoralisme se développent : expérimentations conduites par le PNC et le PNR d’Aubrac, organisation de journées de formation organisées par la Chambre d’agriculture de Lozère, animation de l’action « sylvopastoralisme » intégrée aux deux chartes forestières , ..
Pour autant, le sylvopastoralisme reste une pratique complexe et, localement, de nombreux freins apparaissent à un développement plus important de cette pratique.
Un groupe de réflexion local doit se constituer afin de définir une stratégie de reconnaissance et de développement de cette pratique sur le territoire du Parc et plus largement sur le territoire Causses Cévennes.
Le.La stagiaire aura pour missions:
- d’élaborer un état des lieux de la mobilisation actuelle des pratiques de sylvopastoralisme dans les exploitations d’élevage et forestières sur le territoire du Parc national des Cévennes,
- d’élaborer une typologie des systèmes de sylvopastoralisme identifiés sur le territoire du Parc,
- de faire le point sur les techniques de sylvopastoralisme éprouvées, à l’échelle du massif central ou dans des conditions similaires «moyenne montagne» sur d’autres territoires,
- de faire des propositions de techniques à expérimenter dans des exploitations agricoles en mettant notamment l’accent sur les approches « systèmes d’exploitation: protocoles expérimentaux par type de système sylvopastoraux identifiés.
Ce travail s’appuiera sur les résultats du projet tutoré d’un groupe d’étudiants à Supagro autour du Sylvopastoralisme qui se déroulera de novembre 2022 à février 2023.
En fonction du temps restant, d’autres approches liants les arbres et le milieu pastoral pourront aussi être étudiées (régénération naturelle assistée, plantation d’arbres sur le modèle « dehesa », gestion des accrues forestières naturelles, etc)
Le travail reposera sur quatre types d’activités :
- de la bibliographie et des entretiens avec des experts, des acteurs du territoire œuvrant autour du sylvopastoralisme et des éleveurs et forestiers pour identifier des techniques connues et éprouvées en matière de sylvopastoralisme, en répertoriant leurs intérêts et les conditions de mise en œuvre ;
- des enquêtes auprès d’éleveurs pour repérer des exploitations d’élevage et forestières pratiquant aujourd’hui le sylvopastoralisme sur le territoire du Parc;
- la participation à un groupe de travail local «mise en place d’un projet de territoire autour du sylvopastoralisme»,
- la rédaction d’un rapport d’analyse et de propositions de conduites techniques à expérimenter en sylvopastoralisme, d’un tableau de bord de suivi et de fiches « recueil de pratiques»
Un comité technique accompagnera le stage, constitué d’agents de l’EP PNC (pôle forêt et pôle agri-eau), d’Entente Causses Cévennes, des structures d’animation des Chartes forestières, du CRPF, de la chambre d’agriculture de Lozère, d’AGROOF, ..
Des déplacements sont à prévoir sur le territoire.
Le.la stagiaire sera intégré.e à la vie de l’établissement et du service et pourra être amené.e à participer à certaines réunions collectives (réunions de pôle, etc.).
Compétences
- Méthodes d’enquêtes semi-directives, analyse des systèmes de production.
- Goût pour le travail de terrain.
- Sens de l’organisation, esprit d’initiative et autonomie
- Goût du contact et aisance relationnelle
- Bonnes capacités rédactionnelles
- Maîtrise des logiciels informatiques courants de bureautique et SIGM
Modalités administratives
Référence de cette offre de stage sylvopastoralisme en Lozère : OE-271022-3
Les candidats adresseront une lettre de motivation et un curriculum vitae pour le 25 novembre 2022 au plus tard