Stage écologie forestière à l’INRAE
Stage INRAE Master 2 à l’UMR SILVA – Équipe EcoSilva
Sujet du stage : Dynamique de la biodiversité végétale forestière : quelles parts pour la sylviculture et les changements globaux ?
Limite de candidature : 15/12/2021
Description du sujet de stage
La biodiversité forestière évolue sous l’effet des actions humaines, soit indirectement via le changement climatique ou les dépôts atmosphériques, soit plus directement par la gestion forestière, sylvicole ou cynégétique. Le développement de la bioéconomie et l’augmentation des prélèvements de bois qui pourrait en découler sont appelés à modifier les pratiques sylvicoles et avoir des impacts sur la biodiversité.
Alors que les effets du changement climatique ont été intensément étudiés au cours des vingt dernières années, paradoxalement, les effets des itinéraires sylvicoles sont moins bien connus.
Concernant la biodiversité végétale, son évolution a été étudiée au travers de grandes bases de données de relevés, telles que celles de l’Inventaire forestier national, qui n’échantillonnent pas des placettes permanentes et sont donc soumises à des biais d’interprétation dont il est délicat de s’affranchir. Les réseaux d’observations sur placettes permanentes ont encore un recul temporel limité. Le réseau Renecofor par exemple n’a démarré ses observations floristiques qu’en 1995 (Richard et al., 2021).
De plus, lors des études de ré-échantillonnage de la végétation dans les placettes permanentes, les informations concernant la sylviculture sont souvent limitées, se ramenant parfois à la seule connaissance du taux de couvert des strates arborescentes, comme dans le réseau FLEUR. La possibilité de caractériser le lien entre évolution de la sylviculture et dynamique de la biodiversité végétale est donc limitée.
Objectif du stage en écologie forestière
Nous nous proposons ici d’étudier la dynamique de la végétation dans un massif forestier de plaine, dans le Nord-Est de la France, à partir du rééchantillonnage de placettes permanentes ayant été installées en 1971 et rééchantillonnées une première fois en 1990 et dont nous pourrons retracer l’historique sylvicole.
Avec l’ensemble de ces informations, nous devrions être en mesure de séparer les effets des changements climatiques, des dépôts atmosphériques et de la sylviculture sur la dynamique de la végétation forestière. Nous faisons l’hypothèse que :
- le rythme d’eutrophisation de la végétation, bien détectée entre 1971 et 1990 (Thimonier et al. 1992, a baissé ou s’est stabilisé, en lien avec la stabilisation des dépôts azotés dans le Nord-Est de la France ;
- la thermophilisation de la végétation, peu ou pas visible entre 1971 et 1990, commence à se manifester, en lien avec une baisse progressive de la résistance de la végétation au changement climatique ;
- le caractère rudéral de la végétation augmente sous l’effet d’une intensité croissante des exploitations (par la mécanisation en particulier).
L’une des originalités du travail est la durée des observations et la disponibilité de trois dates : nous nous baserons sur un réseau de 221 placettes échantillonnées en 1971 puis en 1990 (Thimonier et al., 1992), que nous rééchantillonnerons en 2022, soit un recul de 51 ans, nulle part atteint sur un nombre aussi important de placettes permanentes. Le massif ainsi échantillonné, selon un maillage carré, couvre un peu plus de 1000 ha.
La seconde originalité du travail tient à la caractérisation des actions sylvicoles sur les placettes de suivi. Une collaboration déjà engagée avec l’Office National des Forêts, gestionnaire de ce massif, nous permet d’accéder à l’historique des opérations dans chaque parcelle, et en particulier à la présence, la date et l’intensité des coupes. Des données pédologiques précises sont disponibles en chaque point, et une station météorologique gérée par INRAE et en fonctionnement depuis les années 1970 est installée à proximité.
Références :
– Richard B. et al., 2021, The climatic debt is growing in the understory of temperate forests: stand characteristics matter, Global Ecology and Biogeography (sous presse).
– Thimonier A., Dupouey J.L., Timbal J., 1992. Floristic changes in the herb-layer vegetation of a deciduous forest in the Lorraine Plain under the influence of atmospheric deposition. Forest Ecology and Management, 55, 149-167.
Profil recherché
Compétences requises et/ou à perfectionner :
- Recherche documentaire et bibliographique
- Mise au point d’un protocole d’échantillonnage et organisation d’une campagne de terrain.
- Maîtrise d’un Système d’Information Géographique (SIG)
- Acquisition et/ou renforcement des compétences botaniques
- Gestion et analyse de données écologiques avec prise en compte des échelles spatiales et temporelles
- Utilisation avancée du logiciel R
- Capacité d’analyse et de synthèse
- Compétence rédactionnelle
Informations pratiques
Lieu : Centre INRAE Grand-Est. UMR SILVA – Equipe EcoSilva
54280 CHAMPENOUX
Calendrier :
Début de stage : 01/02/2022
Février – Mars 2022 : collecte de l’historique des opération sylvicoles
Avril – mi-Juillet 2022 : relevés de terrain
fin juillet : rédaction du rapport
Fin de stage : 31/07/2022
Encadrement : l’étudiant sera suivi avec au moins une réunion par semaine pendant la phase de recherche documentaire et de préparation du terrain. Lors du terrain (3 mois minimum à raison d’au moins 4 jours par semaine) l’étudiant sera systématiquement accompagné par l’un des encadrants ou par l’un des techniciens compétents de l’équipe. La phase d’analyse des données sera réalisée avec l’assistance rapprochée de Pierre Montpied.
Candidater
Date limite de candidature : 15/12/2021
Référence de cette offre de stage en écologie en Meurthe-et-Moselle : OE-221121-2
Voir également : offres de stage à l’ONF