Le Parc national des Cévennes propose un stage cartographie
Stage Indicateurs forestiers et cartographie • Limite de candidature : 20/01/2020
Sujet du stage : Définition d’indicateurs forestiers et cartographie de peuplements sensibles à l’abroutissement par télédétection satellitaire
Statut
Stage d’une durée de 4 à 6 mois, à compter du 1er avril 2020, indemnisé selon les textes en vigueur.
Le stagiaire bénéficiera du remboursement des frais de repas dans les limites fixées par sa convention de stage. Il pourra utiliser les véhicules de service de la flotte de Florac, dans la limite de la disponibilité des véhicules.
Le Parc national des Cévennes
Le Parc national des Cévennes couvre près de 3 000 km² avec un cœur protégé habité avoisinant les 950 km². Il est réparti sur 118 communes en Lozère, dans le Gard et aux confins de l’Ardèche, dont 109 ont adhéré à la charte du Parc national. Sa diversité géologique, climatique et topographique a fait de ce balcon du sud-est du Massif central au-dessus de la Méditerranée un carrefour et un refuge pour toutes les formes de vie, du sauvage à l’humain, en étroite osmose.
La force de l’identité culturelle, la grandeur des paysages et la diversité des formes de vie, héritées de 5 000 ans d’agropastoralisme, ont valu successivement à ce territoire un classement en Parc national, en Réserve de biosphère, en Bien inscrit au Patrimoine mondial, et tout récemment en Réserve internationale de ciel étoilé.
L’établissement public du Parc national des Cévennes (EP PNC) a élaboré avec ses partenaires locaux et nationaux une charte, approuvée par décret du 8 novembre 2013, qui définit un projet de territoire à 15 ans pour faire vivre ce quadruple classement.
La forêt, la chasse et l’équilibre agro-sylvo-cynégétique au sein du Parc national
Le Parc national des Cévennes est un parc majoritairement boisé (près de 70 %). La forêt contribue significativement à l’économie locale, la filière bois générant de nombreux emplois directs et indirects. En outre, les forêts sont gérées pour leur rôle de protection et de lutte contre l’érosion. Sans remettre en cause ces vocations, le Parc national travaille à garantir une prise en compte de la biodiversité et des paysages dans les actions de gestion sylvicole.
La chasse est une activité autorisée dans le coeur du Parc national des Cévennes. Les évolutions des populations d’ongulés sauvages et leur pression sur les milieux agricoles et forestiers ont conduit l’EP PNC à envisager la mise en place d’un observatoire partagé de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique (OEASC). En effet, l’équilibre agro-sylvo-cynégétique (défini par l’article L425-4 du Code de l’environnement) constitue une condition nécessaire à la gestion durable des milieux naturels et de la faune sauvage. Il nécessite un dialogue entre les acteurs agricoles, forestiers et cynégétiques et la définition d’objectifs communs, en s’appuyant sur des outils d’aide à la décision adéquats. Ainsi, la charte du Parc national des Cévennes prévoit la mise en place d’un tel observatoire (mesure 8.1.2).
L’OEASC est donc un outil collectif d’appréciation et de suivi de l’équilibre entre les ongulés sauvages, les milieux naturels et les activités humaines (notamment forestières et agricoles). Il réunit les acteurs concernés et permet d’éclairer les décisions de gestion des populations et des milieux. Déployé depuis septembre 2017, plusieurs de ses volets sont aujourd’hui opérationnels (cf. site Internet https://oeasc.cevennes-parcnational.net).
Pour finaliser la conception et le déploiement de l’OEASC, un dossier de demande de subvention a été déposé en septembre 2019 auprès du FEDER et du FNADT dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt Biodiversité (axe 1 – mesure 1 du Programme opérationnel interrégional Massif Central 2014-2020), en collaboration avec le PNR de l’Aubrac, au sein d’un projet commun intitulé « Recherche et suivi de l’équilibre ongulés sauvages – milieux » (RSEOM).
Parmi les volets de l’OEASC restant à développer, la sensibilité des écosystèmes forestiers aux dégâts de cervidés est un indicateur fondamental pour apprécier les risques encourus par les sylviculteurs, et donc l’équilibre agro-sylvo-cynégétique. Or, les méthodes de caractérisation de cette sensibilité restent à ce jour fragmentaires, imprécises, onéreuses, et donc difficilement applicables dans le cadre d’un outil d’aide à la décision. En ce sens, l’apport de la télédétection satellitaire ouvre une voie nouvelle d’investigation pour produire des cartographies dynamiques des zones de sensibilité aux dégâts de cervidés.
Ainsi, une action spécifique a été programmée au sein du projet RSEOM, afin d’expérimenter une méthode de cartographie des peuplements sensibles à l’abroutissement et de suivi d’indicateurs forestiers par télédétection satellitaire.
Positionnement du stage au sein de l’EP PNC
Le siège de l’EP PNC est localisé à Florac-Trois-Rivières. L’EP PNC est également présent sur 5 massifs : Aigoual, Causses-Gorges, Mont Lozère, Vallées cévenoles et Piémont cévenol.
Outre la direction et le secrétariat général, l’EP PNC est organisé autour de trois services techniques :
Connaissance et veille du territoire, Développement durable et Accueil et sensibilisation.
Le service Développement Durable comprend trois pôles : Forêt, Agri-environnement et Architecture-Urbanisme-Paysage et rassemble 18 personnes, dont 6 affectées aux massifs.
Le stage proposé par l’EP PNC, au sein du service Développement durable, est placé sous l’autorité hiérarchique du chef de service et du chargé de projet Observatoire de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique et Forêt. Il est basé à Florac-Trois-Rivières (48).
Positionnement du stage au sein du projet RSEOM
Ce stage s’inscrit dans le cadre de l’action « Expérimentation de cartographies des peuplements sensibles à l’abroutissement et définition d’indicateurs forestiers par télédétection satellitaire » du projet RSEOM évoqué plus haut. Il se déroulera en parallèle d’un stage similaire réalisé au sein du Parc naturel régional (PNR) de l’Aubrac et en complément d’un stage de Master 2 en géomatique/télédétection encadré par Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologie pour l’environnement et l’agriculture – unités de recherche EFNO et TETIS).
De nombreux déplacements sont à prévoir sur le Parc national des Cévennes. Le stagiaire pourra également être amené à se déplacer dans le territoire du PNR de l’Aubrac (échange avec stagiaires encadrés par le PNR Aubrac et Irstea, harmonisation des méthodes d’investigation).
Missions du stagiaire
Le stagiaire contribuera à la définition et l’évaluation d’indicateurs forestiers et à la cartographie des peuplements sensibles à l’abroutissement à partir de l’analyse d’images satellitaires menée par le stagiaire M2 « géomatique / télédétection ».
Le stage portera ainsi sur la validation du traitement d’images satellitaires (acquises sur la période 2017-2019). L’étendue géographique de l’étude couvre le périmètre de l’OEASC (soit environ 210 000 ha, dont 140 000 ha de forêts). Les vérifications de terrain seront ciblées sur des sites pilotes sélectionnés selon leurs caractéristiques et leur historique d’exploitation. Sur ces sites, la détection satellitaire des variations de l’activité photosynthétique au sein des peuplements forestiers devra être confrontée aux données de l’historique des interventions sylvicoles (détenues par l’ONF, le CRPF Occitanie ou des propriétaires/gestionnaires forestiers privés).
Des contrôles de terrain devront permettre d’apprécier la précision et la robustesse de la télédétection satellitaire, dans le but :
- d’apprécier le degré de fiabilité de la détection des interventions sylvicoles par télédétection (erreurs de commission, ou faux positifs)
- d’évaluer les risques d’omission via une analyse des historiques d’exploitation forestière ;
- d’ajuster les méthodes de traitement d’image de façon à renforcer leur précision et leur robustesse (travail effectué par le stagiaire M2 en géomatique accueilli par Irstea).
La finalité du projet consistera à proposer des indicateurs sylvicoles calculés à l’échelle des secteurs d’étude de l’OEASC, afin d’en enrichir le contenu.
En lien avec le chargé de projet Observatoire de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique de l’EP PNC, le stagiaire M1 chargé de ces mêmes missions au sein du PNR de l’Aubrac et le stagiaire M2 en géomatique/télédétection hébergé par l’Irstea, le/la stagiaire assurera plus précisément les tâches suivantes :
- Bibliographie sur les populations de cervidés, leurs impacts sur les milieux forestiers et les activités de gestion forestière, les méthodes de suivi de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique, l’apport de la télédétection sur ces thématiques, etc.
- Collecte et analyse des données de l’historique d’exploitation forestières disponibles ;
- Contrôles de terrain :
- Élaboration d’une stratégie d’échantillonnage pour le contrôle des interventions sylvicoles identifiées par télédétection (croisement des données satellitaires les données historiques d’exploitation) ;
- Proposition d’une méthodologie de contrôle de terrain (apprécier les erreurs d’omission et de commission) ;
- Mise en oeuvre des contrôles de terrain ;
- Analyse des données et restitution :
- Analyse de la pertinence des télédétections satellitaires (comparaisons télédétections satellitaires / relevés de terrain)
- Représentation graphique des résultats (cartes de sensibilité)
- Proposition d’indicateurs forestiers (utilisables à l’échelle des secteurs d’étude de l’OEASC) ;
- Propositions d’une stratégie de valorisation de ces indicateurs ;
- Rédaction d’un rapport de synthèse.
Les travaux du stagiaire devront être coordonnés étroitement avec le/la stagiaire M1 du PNR de l’Aubrac et le stagiaire M2 d’Irstea. Les stratégies d’échantillonnage, méthodologies définies, indicateurs proposés et représentation cartographiques élaborées devront être cohérentes et homogènes sur les deux territoires d’étude.
Compétences
– Connaissance en gestion forestière et de la faune sauvage
– Aptitude au travail en équipe
– Bonnes capacités rédactionnelles
– Maîtrise et intérêt pour la géomatique (QGIS)
– Maîtrise des logiciels informatiques courants de bureautique
– Sens de l’organisation, esprit d’initiative
Diplômes, expérience et niveau de formation
– Formation de type de niveau Bac +4/5 spécialisée dans l’un des domaines suivants : forêt, environnement, agronomie, aménagement du territoire
– Permis de conduire B
Modalités administratives
La date limite de réception des candidatures est fixée au 20 janvier 2020.
Référence de cette offre de stage forêt en Lozère : OE-121219-2
Des entretiens seront organisés au cours de la première moitié du mois de février 2020.