L’UMR EDYSAN recrute un(e) stagiaire
Stage Master 2 écologie à Amiens :
Diversité phylogénétique et invasion biologique chez le Rhododendron pontique
Limite de candidature : 15/02/2022
L’Unité de Recherche « Écologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés »
(UMR CNRS 7058 EDYSAN-UPJV), 33 rue Saint Leu, 80039 Amiens
propose un stage pour : Master 2 Recherche 2021-2022
Titre : Diversité phylogénétique et invasion biologique chez le Rhododendron pontique
Contexte du stage
Le stage proposé s’inscrit dans un projet de recherche portant sur l’invasion du Rhododendron pontique. Il a pour particularité d’apporter une dimension évolutive aux approches précédemment développées dans l’équipe, dimension fondée sur le profil génétique de marqueurs neutres (cytoplasmique et nucléaire) ou potentiellement sélectionnés (traits d’histoire de vie).
Le Rhododendron pontique est représenté par deux sous-espèces, Rhododendron ponticum subsp. ponticum, originaire de Turquie, et Rhodondendron ponticum subsp baeticum, originaire de la péninsule ibérique. Seule cette dernière est reconnue aujourd’hui comme envahissante en Europe (îles britanniques, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, France). Néanmoins, le statut taxonomique des populations introduites est incertain. A l’instar de nombreuses espèces de plantes envahissantes, certains auteurs suggèrent effectivement que l’hybridation entre les espèces parentales R. ponticum et Rhododendron catawbiense – une espèce nord-américaine – est à l’origine de l’expansion de niche observée de R. ponticum dans sa zone d’introduction. Cette introgression de matériel génétique aurait dans ce cas conduit à l’émergence d’une forme mieux adaptée aux conditions rencontrées localement, au gel notamment (Milne & Abbott, 2000 ; Manzoor et al., 2020). D’autres auteurs rejettent cependant cette hypothèse du fait d’absence de preuve génétique d’une telle hybridation (Erfmeier et al., 2011).
Le premier objectif de l’étude sera donc de clarifier le statut taxonomique des populations envahissantes du Rhododendron pontique en Europe. Des méthodes d’identification moléculaire combinant les outils du barcoding d’ADN et de séquençage additionnel permettront :
(i) de caractériser les taxons présents dans les zones d’introduction,
(ii) de déceler l’existence d’hydrides potentiels entre R. ponticum et R. catawbiense,
(iii) de mesurer et de comparer les traits foliaires des taxons identifiés.
Le deuxième objectif de l’étude sera de reconstituer l’histoire évolutive du Rhododendron pontique. Les diversités moléculaire et écophysiologique seront estimées à partir d’individus provenant de populations indigènes et introduites. Les approches phylogéographique et de génétique des populations fondées sur la signature génétique des marqueurs neutres microsatellites (Sharma et al., 2020) permettront d’établir le scénario d’invasion de l’espèce en Europee et d’inférer les mécanismes « préventifs » (admixture génétique, populations « tête de pont », stratégie démographique, changements potentiellement adaptatifs…) impliqués dans le succès de l’invasion. L’approche écophysiologique aura pour objectif d’explorer les différentes stratégies employées par les différentes lignées de R. ponticum identifiées dans sa zone d’introduction.
Références :
- Erfmeier A, Tsaliki M, Roß C A, Bruelheide H (2011). Genetic and phenotypic differentiation between invasive and native Rhododendron (Ericaceae) taxa and the role of hybridization. Ecol. Evol., 1, 392-407.
- Manzoor SA, Griffiths G, Obiakara MC, Esparza-Estrada CE, Lukac M (2020). Evidence of ecological niche shift in Rhododendron ponticum (L.) in Britain: Hybridization as a possible cause of rapid niche expansion. Ecol. Evol.10: 2040-2050.
- Milne RI, Abbott RJ (2000). Origin and evolution of invasive naturalized material of Rhododendron ponticum L. in the British isles. Mol. Ecol. 9: 541-56.
- Sharma H, Bhandawat A, Rawat S (2020). Cross-transferability of SSR markers developed in Rhododendron species of Himalaya. Mol. Biol. Rep. 47, 6399-6406.
Compétences – Intérêt – Conditions
Formation en écologie évolutive, génétique des populations, analyses statistiques (maîtrise de R), travail en autonomie.
Durée et date de stage : 6 mois (janvier- juin 2022)
Financement du stagiaire : Dotation CNRS/ministère ;
Indemnisation : en fonction des dispositions légales en vigueurs.
Candidatures
Référence de cette offre de stage écologie dans la Somme : OE-091121-1
Date limite de candidature : mi-février 2022