Agir pour la gestion durable des cours d’eau et la prévention des inondations
Le chargé ou la chargée de mission GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) œuvre au cœur des politiques publiques de l’eau. Ce métier allie expertise technique, coordination territoriale et concertation locale pour préserver les milieux aquatiques et réduire les risques liés aux crues.
Profession clé au sein des collectivités, il ou elle intervient sur des missions d’aménagement, de restauration des cours d’eau, de suivi écologique et de gestion intégrée du risque d’inondation.
◙ Étymologie et vocabulaire technique :
Le sigle GEMAPI désigne la Gestion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondations. Cette compétence, introduite par la loi MAPTAM (2014) puis rendue obligatoire pour les EPCI à fiscalité propre à partir de 2018, vise à regrouper les actions de gestion des cours d’eau, zones humides et ouvrages hydrauliques dans une logique de bassin versant.
Parmi les notions associées, on retrouve : tronçon hydrographique, ripisylve, continuité écologique, digue, PAPI, stratégie locale de gestion du risque d’inondation (SLGRI).
Missions principales de la GEMAPI
En lien étroit avec les élus, les techniciens rivière et les partenaires institutionnels, le chargé de mission GEMAPI conçoit, coordonne et met en œuvre les actions de gestion intégrée de l’eau et des milieux aquatiques sur son territoire.
- Mettre en œuvre la compétence GEMAPI pour le compte d’une collectivité ou d’un syndicat mixte.
- Conduire des projets de restauration écologique : renaturation de rivières, continuité écologique, gestion des zones humides.
- Suivre l’entretien des cours d’eau, digues, barrages, ouvrages hydrauliques et zones d’expansion de crues.
- Coordonner les actions entre acteurs publics, syndicats de rivière, services de l’État et usagers.
- Rédiger les dossiers réglementaires (DIG, loi sur l’eau, subventions, marchés publics).
- Informer, sensibiliser et animer la concertation locale autour de la gestion de l’eau et du risque.
Compétences et qualités requises
Ce métier exige à la fois une solide culture technique dans le domaine de l’eau et une aptitude à travailler en réseau, entre expertise scientifique, gestion de projet et concertation territoriale.
- Maîtrise du droit et des politiques de l’eau (directive cadre sur l’eau, code de l’environnement).
- Connaissances techniques en hydrologie, hydraulique, géomorphologie et écologie des milieux aquatiques.
- Capacités d’analyse territoriale et d’animation partenariale.
- Compétences en gestion de projet, marchés publics et montage financier.
- Autonomie, rigueur administrative et sens du service public.
Formation et parcours
Le poste de chargé de mission GEMAPI est accessible à partir d’un bac +3 à +5 dans les domaines de l’eau, de l’environnement ou de l’aménagement du territoire :
Licence professionnelle Gestion des milieux aquatiques, Master Gestion de l’eau, Hydrologie, Ingénierie écologique, Aménagement durable, ou écoles d’ingénieurs spécialisées (ENGEES, Polytech, ENSG, etc.).
Une première expérience en collectivité, syndicat de rivière ou bureau d’études est souvent demandée.
Pour aller plus loin → Consultez le guide des formations Eau.
Types d’employeurs
Les opportunités d’emploi se concentrent dans les collectivités territoriales et les syndicats de rivières, où la compétence GEMAPI est désormais un pilier de l’action publique locale.
- Communautés de communes ou d’agglomération exerçant la compétence GEMAPI.
- Syndicats mixtes de bassins versants et établissements publics territoriaux de bassin (EPTB).
- Départements et Régions (appui technique, planification).
- Bureaux d’études spécialisés en hydraulique et gestion des milieux aquatiques.
- Associations de protection ou de gestion de rivières.
◙ Offres de stage et d’emploi GEMAPI diffusées sur Orientation Environnement :
- Stage régénération low-tech des cours d’eau H/F
- Animateur gestion des milieux aquatiques H/F
- Chef de projets rivières et milieux aquatiques H/F
Rémunération et perspectives d’évolution
Dans la fonction publique territoriale, un chargé de mission GEMAPI (catégorie A) débute entre 2 000 et 2 500 € nets mensuels.
En bureau d’études ou syndicat, la rémunération varie selon l’expérience et la taille du territoire (jusqu’à 3 500 € pour un chef de projet expérimenté).
Avec l’élargissement des politiques de l’eau et du changement climatique, les perspectives d’évolution sont importantes : chef de projet hydraulique, responsable de service eau et milieux aquatiques, ingénieur territorial, ou directeur de syndicat de bassin versant.
Les passerelles existent aussi vers la gestion des risques, l’urbanisme durable ou les politiques d’adaptation climatique.
A noter : quelle est la différence entre un technicien rivière et un chargé de mission GEMAPI ?
Le technicien rivière met en œuvre les travaux sur le terrain, alors que le chargé de mission pilote la stratégie, le suivi administratif et la coordination technique.
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