Stage usages de l’eau à l’université de Lille
Stage Régionalisation des limites planétaires : le cas de la ressource en eau H/F
Date limite de candidature : 15/11/2024
Contexte du stage sur la ressource Eau
L’objectif du stage est de réaliser un bilan de matière de la ressource en eau dans la Métropole européenne de Lille et de le comparer à la part correspondante au niveau de ce territoire de la limite planétaire d’usage de l’eau.
Les limites planétaires sont un cadre conceptuel émergé en 2009 et inspiré de la narrative des limites.2 On en distingue neuf, associées à des pressions environnementales (pollutions ou ressources), et dont le franchissement entraînerait un changement de régime du système Terre qui mettrait en danger son habitabilité pour les humains. Les limites planétaires peuvent être classées en deux groupes : homogènes et hétérogènes.
- Les limites homogènes sont indépendantes de l’endroit où les pressions environnementales s’exercent (car ces pressions sont « bien mélangées » à l’échelle de la planète). Cela concerne quatre limites : changement climatique, acidification des océans, déplétion de l’ozone et entités nouvelles.
- Les limites hétérogènes sont la conséquence de l’agrégation au niveau global de pressions exercées localement (et qui ne sont donc pas « bien mélangées »). Elles sont au nombre de cinq : intégrité de la biodiversité, flux biogéochimiques (azote et phosphore), changement d’usage des terres, usage de l’eau et aérosols. Parmi les neuf limites, seulement trois n’ont pas été dépassées : acidification des océans, déplétion de l’ozone et aérosols.
Le travail de ce stage s’intéressera à la déclinaison régionale des limites planétaires hétérogènes et plus particulièrement à la limite d’usage de l’eau. Cette régionalisation est intéressante à double titre, car c’est à l’échelle régionale (UE, pays, région) que les politiques publiques de l’eau sont mises en place et qu’on peut donc agir pour limiter la contribution régionale à cette limite. Mais également car la limite eau est très liée au bassin versant d’une région donnée.
Nous prendrons comme échelle la Métropole européenne de Lille (MEL), qui a la compétence eau potable et assainissement des eaux usées à l’échelle d’une métropole d’un million d’habitants et 700 km². L’eau potable provient à 75 % de ressources souterraines, notamment de la nappe de la craie, et à 25 % d’eaux de surface. La nappe est localement polluée par les activités industrielles et minières passées dans la région lilloise et par l’agriculture, très intensive dans l’actualité. Elle subit également de prélèvements importants pour des usages agricoles et domestiques et est à la limite de la surexploitation, en particulier en période caniculaire.
Objectif :
Établir un bilan de matière de la ressource en eau à l’échelle de la MEL qui intègre en particulier l’eau virtuelle provenant des importations en nourriture, les principaux usages et les principales sources de pollutions.
Description du travail
Il s’agit d’un projet fortement interdisciplinaire à la croisée des sciences de la soutenabilité et la chimie d’une part (André Estevez-Torres) et de l’urbanisme d’autre part (Marc Dumont).
- Dans un premier temps il s’agira de répertorier les bases de données susceptibles d’alimenter le bilan de matière en eau de la MEL : BRGM, Agence de l’eau, MEL, Ministère de la transition écologique, EUROSTAT.
- Dans un deuxième temps ces bases seront mises en cohérence entre elles, au niveau des unités et de leur périmètre géographique (européen, national, régional, métropolitain).
- Dans une troisième étape, ces données seront utilisées pour établir un diagramme de flux de matière à travers la MEL, décliné par activité. Cela sera effectué dans une perspective de métabolisme territorial.
- Quatrièmement, des méthodes alternatives seront mises en œuvre pour estimer ces flux et leurs incertitudes, notamment des méthodes de type analyse de cycle de vie input-output. Enfin, seront intégrées à ces modèles, des données de qualité chimique de l’eau obtenus par les stations de mesure de l’Agence de l’eau Artois-Picardie.
Profil recherché
Étudiant(e) en Master chimie (ou École d’Ingénieur) ou environnement intéressé(e) par les problématiques environnementales.
Compétences en programmation demandées (Python) et goût pour l’analyse des données.
Des compétences en comptabilité environnementale (analyse de cycle de vie, analyse de flux de matière) seront appréciées.
Enfin, le(la) candidat(e) devra faire preuve d’autonomie dans l’organisation de ses missions et devra avoir un sens développé de la communication (plusieurs interlocuteurs de divers horizons pendant ce stage).
Informations pratiques et candidature
Responsables du stage : André Estévez-Torres (andre.esteveztorres@univ-lille.fr) et Marc Dumont (marc.dumont@univ-lille.fr).
Lieu : Laboratoire de Spectroscopie pour les Interactions, la Réactivité et l’Environnement (Lasire), Université de Lille, Bât. C8, Cité scientifique, Villeneuve d’Ascq.
Financement pour continuer en thèse : oui
Calendrier : Entre début février et fin juillet 2025.
Gratification: environ 620 €/mois.
Les candidatures (CV + lettre de motivation + relevés de notes L3 et M1) sont à envoyer par courriel en cliquant ci-dessous (2 destinataires).
Date limite de candidature : 15/11/2024
Référence de cette offre de stage eau à Lille : OE-141024-5
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