Stage Géographie urbaine et écologie à l’École de la Nature et du Paysage
Stage M2 : Rôles des formes et des histoires urbaines dans la distribution de la végétation en ville
Stage géographie urbaine à Blois • Limite de candidature : 31/01/2020
Contexte du stage
A l’échelle française, les zones urbaines hébergent 77% de la population française et occupent 22% du territoire, soit une progression de 19% depuis 2000 (INSEE). D’un point de vue écologique, cette urbanisation induit une forte imperméabilisation des sols et une fragmentation des espaces végétalisés qui ont d’importantes conséquences sur les assemblages d’espèces végétales et animales (Williams et al. 2015).
Malgré un fort développement de la littérature en écologie urbaine, la majorité des études porte uniquement sur l’évaluation de la biodiversité le long de grands gradients rural-urbain ou se focalise sur la caractérisation fine et locale d’habitats écologiques urbains (Vaklhamova et al. 2014, Bonthoux et al. 2019). En revanche, la caractérisation des processus se déroulant à des échelles intermédiaires comme le quartier et la prise en compte explicite de l’hétérogénéité de la matrice urbaine sont encore très rares (Gagné et al. 2010).
Le développement des villes résulte de choix politiques et d’aménagements qui se matérialisent par des formes urbaines contrastées (e.g. diverses densités de bâti, de tailles et de formes des parcelles) associées à divers types d’usages urbains (e.g. zones résidentielles, zones industrielles et commerciales, centre-ville historique). Par ailleurs, cette variabilité de formes est liée aux histoires urbaines, par exemple des zones résidentielles individuelles d’âges variés être constituées de parcelles avec des configurations spatiales très différentes. Les différents types d’usages, de formes et d’histoires urbaines peuvent d’une part déterminer la végétation découlant des choix de plantation (e.g. choix de plantation différents entre quartiers d’âges différents, relations entre tailles des végétaux plantés et densité de bâti, Frileux 2010, Ossola et al. 2019) et peuvent d’autre part influencer la végétation spontanée à travers les processus de sélection de niche écologique et de capacité de dispersion (Johnson et al. 2018). Néanmoins, ces mécanismes socio-écologiques restent très mal connus.
L’objectif du stage, à l’interface entre géographie urbaine et écologie, consistera à comparer la végétation entre des quartiers aux histoires et aux formes contrastées. Travailler à l’échelle du quartier est pertinent d’un point de vue théorique pour comprendre les relations entre les choix socio-économiques et les retombées écologiques, mais aussi d’un point de vue appliqué car c’est à cette échelle que sont conçus un grand nombre d’aménagements.
La zone d’étude sera l’unité urbaine de Blois (66 000 habitants) comprenant la ville de Blois ainsi que les communes périphériques à proximité.
Missions du stagiaire
- Analyse bibliographique des liens entre végétation et formes et histoires urbaines
- Cartographie de la végétation, des usages, des formes et de l’âge des quartiers de Blois et de quelques communes périurbaines à partir de photos aériennes, de données de l’IGN et d’images satellites
- Observations de terrain pour informer la composition végétale (grands groupes végétaux et espèces ligneuses les plus communes)
- Entretiens auprès des services techniques de la municipalité pour connaître l’intensité de gestion des espaces publics et sa répartition spatiale
- Analyses statistiques pour mettre en relation les données créées et récoltées.
Profil recherché
Master 2 en géographie physique avec une composante environnementale ou en écologie avec une composante géomatique
Bonnes connaissances et forte motivation pour la pratique du SIG
Intérêt pour le travail de terrain et les entretiens
Conditions du stage et candidature
Le stage durera entre 5 et 6 mois sur la période Février-Août 2019 et sera basé à l’École de la Nature et du Paysage (INSA Centre Val de Loire, Blois), laboratoire UMR CNRS 7324 CITERES.
Gratification mensuelle réglementaire.
Candidature
Date limite de candidature : 31 janvier 2020
Référence de cette offre de stage géographie urbaine : OE-091019-3
Bibliographie utile
- Bonthoux, S., Voisin, L., Bouché-Pillon, S., & Chollet, S. (2019). More than weeds: Spontaneous vegetation in streets as a neglected element of urban biodiversity. Landscape and urban planning, 185, 163-172.
- Frileux, P. (2010). À l’abri de la haie dans le bocage pavillonnaire. Ethnologie française, 40(4), 639-648.
Gagné, S. A., & Fahrig, L. (2010). The trade-off between housing density and sprawl area: minimising impacts to forest breeding birds. Basic and Applied Ecology, 11(8), 723-733. - Johnson, A. L., Borowy, D., & Swan, C. M. (2018). Land use history and seed dispersal drive divergent plant community assembly patterns in urban vacant lots. Journal of applied ecology, 55(1), 451-460.
- Ossola, A., Locke, D., Lin, B., & Minor, E. (2019). Greening in style: Urban form, architecture and the structure of front and backyard vegetation. Landscape and Urban Planning, 185, 141-157.
- Vakhlamova, T., Rusterholz, H. P., Kanibolotskaya, Y., & Baur, B. (2014). Changes in plant diversity along an urban–rural gradient in an expanding city in Kazakhstan, Western Siberia. Landscape and urban planning, 132, 111-120.