La transition écologique dans les métiers de la construction

Étude du Céreq* sur la transition écologique dans le secteur du BTP

La transition écologique dans les métiers de la construction : l’encadrement en première ligne
par Olivia Foli et Emmanuel Sulzer – Céreq Bref N°448

Communiqué de presse, 9 janvier 2024

Contexte et méthodologie de cette étude

Le secteur de la construction, qui représente 44 % de l’énergie consommée en France, est actuellement au cœur d’une transition écologique majeure pour répondre aux enjeux de la loi « Climat et résilience » de 2021. Pour appréhender les changements induits par cette transition, ce nouveau Céreq Bref s’appuie sur une enquête qualitative approfondie menée auprès d’un chantier de construction neuve dans les Bouches-du-Rhône. Cette étude met en lumière le rôle crucial de l’encadrement de chantier et la nécessaire transformation de l’ensemble des métiers de la construction.

L’étude a été menée par Oliva FOLI et Emmanuel SULZER dans le cadre du projet C>Terre (Compétences, Transition Écologique, Représentation, Réalités). Elle s’appuie sur des entretiens semi-directifs et des observations sur un chantier de construction novateur, offrant des perspectives inédites sur les défis et opportunités de la transition écologique dans le secteur du BTP.

La transition écologique : de fortes évolutions imposées par la réglementation

Le secteur doit en effet prendre en compte les récentes réglementations et les nouvelles technologies, qui imposent des changements dans les modes constructifs, les méthodes de travail et les compétences.
Parmi les dernières réglementations en date, la loi « Climat et résilience » incite le secteur à élever ses objectifs en imposant par la contrainte financière sur les bailleurs, la rénovation des bâtiments pour améliorer leur efficacité énergétique.
Le surcoût que représentent les solutions écologiques souligne un enjeu de solvabilisation via des incitations financières, pour stimuler la demande : clients particuliers, syndics recherchant le moins-disant financier, collectivités locales aux moyens en diminution…
L’étude souligne le besoin de coordination entre les différents acteurs, notamment entre cadres et fournisseurs de matériaux. La coopération est en effet essentielle pour garantir la prise en compte des enjeux écologiques tout au long de la chaîne de production.

La transition écologique : des répercussions concrètes à toutes les étapes du chantier

En amont, la transition écologique impose l’utilisation de nouveaux matériaux et technologies, ce qui nécessite la formation des fournisseurs et des entreprises de construction.
Sur le chantier étudié, le mode constructif en mix-matériaux béton-bois nécessite de nouvelles compétences requises en matière de coordination, d’organisation et de gestes professionnels. Les encadrants de chantier doivent alors s’assurer que les ouvriers maîtrisent les nouvelles techniques et matériaux.
Ce besoin de nouvelles compétences nécessite la mise en place d’un plan de formation en direction des ouvriers, actuellement et comme le montre l’enquête, trop limité.
En aval, la gestion des déchets et des ressources est également impactée par la transition écologique. Cela exige la mise en place de nouvelles pratiques et outils dans une démarche d’économie circulaire.

En conclusion, les experts du Céreq mettent en évidence la nécessité d’investir dans la formation et le développement des compétences pour accompagner la transition écologique dans le secteur de la construction. Alors que les exigences réglementaires s’intensifient, les entreprises du BTP devront s’adapter pour jouer un rôle clé dans des constructions plus durables.

Télécharger Céreq Bref n° 448 (PDF 212 Ko) 4 pages, décembre 2023
La transition écologique dans les métiers de la construction : l’encadrement de chantier en première ligne

*Le Céreq est un établissement public national sous la tutelle du ministère en charge de l’Éducation et du ministère en charge de l’Emploi. Sa mission est de mieux connaître et comprendre les liens entre formation, travail et emploi. Depuis sa création en 1971, il construit des dispositifs d’enquêtes statistiques originaux ; conduit des études et des travaux de recherche ; et contribue dans son champ à l’évaluation des politiques publiques.
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