Exemple de parcours pour devenir consultant en écologie
Interview de Thibault Rafton, consultant en écologie dans l’Hérault
O-E. Vous êtes consultant en écologie et en développement durable : en quoi consiste votre métier ?
La partie « écologie technique » de mon activité est représentée par du conseil en ingénierie écologique (la gestion des milieux naturels) et la réalisation d’expertises naturalistes en entomologie et en herpétologie. Ces missions sont majoritairement réalisées en sous-traitance de bureaux d’études, dans le cadre de dossiers réglementaires de projets d’aménagement (études d’impacts, volets d’incidence Natura 2000, etc.). Je réalise les inventaires naturalistes sur le terrain puis détermine les enjeux pour enfin proposer des mesures en cohérence avec le contexte.
Le volet « développement durable » est quant à lui composé de prestations d’accompagnement à la mise en place de politiques environnementales (appelées Système de Management Environnemental) à destination de tous types de structures désireuses d’adopter un mode d’identification, de gestion et de réduction de ses impacts sur l’environnement. Ce type de démarche est guidé, et peut être valorisé, par des normes et des labels comme ISO 14001, EMAS ou encore 1.2.3 Environnement et EnVol. Ces systèmes peuvent également s’intégrer dans des politiques plus globales de Qualité ou de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
Ces deux champs d’activité sont, à différentes échelles, en lien avec une thématique qui me motive particulièrement : la conciliation entre les activités humaines et l’environnement. Ils y contribuent que ce soit à l’échelle d’un projet, pour concilier au mieux la biodiversité avec un aménagement projeté ou à l’échelle de la gestion d’une structure quand il s’agit de mettre en place un mode d’organisation pour diminuer les impacts d’une activité sur l’environnement.
O-E. Quels sont vos domaines d’expertise ?
Mes domaines d’expertises sont notamment en lien avec la réalisation des volets « milieux naturels, faune/flore » des études réglementaires. Cela passe par la mise en place de méthodes et la réalisation d’inventaires naturalistes sur mes taxons de prédilection (l’entomofaune et l’herpétofaune) mais également par la proposition de mesures de gestion des espaces naturels adaptées à un contexte.
J’ai également développé des compétences concernant la mise en place d’outils visant à identifier et analyser les impacts sur l’environnement d’une activité pour ensuite les gérer dans le but d’améliorer la performance environnementale de la structure.
O-E. Qu’est-ce qui vous a amené à créer votre propre emploi d’entrepreneur indépendant ?
Cela faisait déjà quelques temps que l’entrepreneuriat m’intéressait. J’étais particulièrement attiré par la polyvalence que ce type d’activité demande et par la liberté qu’il amène. On est libre de son emploi du temps, de ses conditions de travail ou encore de gérer son activité comme on le souhaite. On peut créer une entreprise à son image. Grâce à cela, je réalise des missions qui me passionnent et j’ai pu mettre en place, en parallèle, une politique Qualité/Sécurité/Environnement à mon échelle.
Entre le cœur de métier technique et le managérial, on a plusieurs casquettes. Cela nous amène à développer de nouvelles compétences valorisables et que je trouve, personnellement, intéressantes.
Bien sûr, le cadre n’est pas toujours idyllique. Il ne faut pas oublier l’instabilité dans les revenus que ce type d’emploi engendre et les diverses difficultés que l’on peut rencontrer, notamment pour s’y retrouver dans le labyrinthe administratif…
C’est une aventure qui n’est pas facile mais qui est très enrichissante !
O-E. En quoi votre cursus de formation initiale vous aide-t-il concrètement dans votre métier, au quotidien ?
En plus des compétences techniques qui sont au centre de mon activité, mon cursus m’a apporté de l’autonomie, dans la gestion de projets notamment. J’ai suivi des formations à vocation professionnelle avec un BTS GPN, la licence pro EDEN et le Master IEGB.
Ce parcours m’a permis d’effectuer plusieurs expériences professionnelles qui sont autant d’occasions de concrétiser les connaissances acquises en formation et de développer un réseau.
O-E. Pour la création et le développement commercial de votre entreprise, avez-vous au recours à un accompagnement spécifique ?
Oui, en étant inscrit à Pole Emploi (France Travail depuis 2024), j’ai pu bénéficier de 160 heures de formation dispensées à la Maison des Professions Libérales de Montpellier.
Ce dispositif permet de développer des compétences qui nous manquent souvent quand on est dans l’environnement et qui sont importantes lorsque l’on souhaite se mettre à son compte (comptabilité, gestion administrative, marketing, communication,…). Les occasions de faire des erreurs sont nombreuses, il vaut donc mieux être guidé et connaître des personnes sur qui s’appuyer.
O-E. Quels conseils pratiques donneriez-vous à un porteur de projet de création d’activité en environnement ?
De se jeter à l’eau et de bien s’entourer !
Je conseille d’intégrer des réseaux, notamment d’entrepreneurs. Des structures comme les ARAPL ou les ORIFFPL sont spécialisées dans l’accompagnement des libéraux. Ils connaissent les éléments importants à ne pas négliger. Il faut aussi avoir l’envie d’apprendre et ne pas hésiter à se montrer curieux !
Contact : Thibault RAFTON
*O-E : Propos recueillis par JV en novembre 2017, actualisés en mars 2024
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