De la réserve intégrale à la nature ordinaire.
Les figures changeantes de la protection de la nature (XIXe–XXIe siècle)
Colloque les 24 et 25 mars 2020, organisé par l’association pour l’Histoire de la Protection de la nature et de l’Environnement et le comité d’Histoire du ministère de la Transition écologique et solidaire
Cela fait maintenant plus d’un siècle et demi que la protection de la nature s’inscrit comme une préoccupation en France et qu’elle interroge, de façon changeante, les rapports que les Français entretiennent avec la nature et les solutions qu’ils ont trouvées et mises en place pour la protéger.
Au gré des époques, ces solutions et les pratiques des acteurs impliqués n’ont cessé d’évoluer, de se diversifier, en fonction des objectifs recherchés, de l’adhésion ou non de la société à ces objectifs, des savoirs mobilisés, de l’instauration de politiques publiques dédiées, de la création d’un droit spécifique, de la technicisation et de la professionnalisation du secteur, de l’influence de contextes européens (directives) et internationaux (conventions) et de bien d’autres facteurs encore tel qu’aujourd’hui, le changement climatique.
De la réserve intégrale à la nature ordinaire, les figures changeantes de la protection de la nature se déclinent au gré des évolutions, souvent négatives, des composants de cette nature à protéger (milieux naturels, espèces sauvages, paysages), des acteurs impliqués et des modalités de gestion mises en œuvre. Le colloque abordera cette pluralité de formes sous l’angle de leurs trajectoires historiques, mais aussi de leur coexistence au sein d’un panorama, désormais diversifié, de la protection de la nature. Les regards croisés des chercheurs et des acteurs apporteront un éclairage actualisé sur cette large gamme de pratiques et d’objets, parfois nouveaux, de la protection. Ils proposeront des éléments de réponse aux questions suivantes.
Quelle(s) nature(s) devons-nous ou pouvons-nous protéger ?
Quel « pacte de non-agression » pouvons-nous établir avec la nature ?
Quels partenariats les différentes composantes de la société devraient-elles nouer pour agir de concert à sa protection ?
Au lendemain de la publication du rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (en anglais Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services, IPBES) sur l’état de la nature et de la biodiversité mondiale et à la veille du Congrès mondial de la nature de l’UICN, organisé en France en 2020, le colloque poursuit l’ambition d’accroître notre réflexivité sur nos pratiques de protection de la nature afin de les adapter aux enjeux environnementaux actuels.
Coordination scientifique : Rémi Beau, docteur en philosophie, université de Bourgogne, Rémi Luglia, agrégé et docteur en histoire, université de Caen Normandie, Aline Treillard, docteure en droit de l’environnement, université de Limoges