Un spécialiste de l’impact des pollutions sur le vivant
Qu’est-ce qu’un écotoxicologue ?
Écotoxicologue vient du grec oikos (« maison ») et du latin toxicum (« poison »). Ce scientifique étudie les effets des substances toxiques sur les organismes vivants et les écosystèmes.
Il se situe à l’interface entre écologie, toxicologie et chimie environnementale. Son rôle est essentiel pour comprendre, prévenir et limiter les impacts des polluants sur la biosphère.
Missions de l’écotoxicologue
L’écotoxicologue étudie la toxicité et les effets nocifs de contaminants sur les êtres vivants (humains, faune, flore) et les milieux naturels. Il s’agit de différentes substances chimiques et industrielles : polluants, médicaments, pesticides, métaux lourds, microplastiques…
Son activité est pluridisciplinaire et vise à intégrer tous les aspects de l’impact à différentes échelles : moléculaire, cellulaire, individuelle, communautaire, écosystémique.
Selon son contexte d’emploi, l’écotoxicologue peut être chargé :
- de mener des études écotoxicologiques expérimentales (in vivo, in vitro, in silico) sur des organismes ou des écosystèmes terrestres et aquatiques ;
- d’analyser les études épidémiologiques issues de la littérature scientifique ;
- de réaliser des évaluations des risques pour des produits chimiques, industriels, phytosanitaires ou pharmaceutiques ;
- de participer à l’élaboration de solutions innovantes et plus écologiques (procédés de dépollution, produits alternatifs, etc.) ;
- de contribuer à la rédaction de protocoles et d’avis d’experts destinés aux autorités sanitaires ou environnementales.
Ce spécialiste de l’écotoxicité rédige des rapports d’expertise, émet des avis sur les risques et formule des préconisations. Son travail consiste aussi à mesurer les concentrations de produits à ne pas dépasser (émissions de polluants industriels par exemple), dans le respect de la réglementation REACH et des directives européennes relatives à la protection des milieux aquatiques et terrestres.
Compétences et qualités
L’écotoxicologue mobilise des compétences à la fois scientifiques, techniques et réglementaires. Il doit :
- maîtriser les protocoles expérimentaux en biologie, chimie et écologie ;
- utiliser des outils statistiques, informatiques et de modélisation (logiciels R, Python, SIG) ;
- connaître la réglementation européenne et française en matière de substances chimiques (REACH, CLP, biocides) ;
- analyser et interpréter des données complexes avec rigueur scientifique ;
- communiquer les résultats d’études à des non-spécialistes (collectivités, industriels, décideurs publics).
Curiosité scientifique, esprit critique et sens de l’éthique environnementale sont des qualités essentielles pour exercer ce métier.
Formation pour devenir écotoxicologue
Le niveau de formation minimum est le Bac+5 : diplôme d’ingénieur ou Master écologie, Doctorat en écologie, toxicologie ou écotoxicologie.
Exemple de formation en écotoxicologie : Master Toxicologie humaine et environnementale de l’université d’Angers. D’autres universités (Metz, Montpellier, Bordeaux, Lille…) proposent des spécialités en toxicologie environnementale ou écotoxicologie aquatique.
Employeurs et conditions d’exercice
Les écotoxicologues exercent dans des laboratoires de recherche publics (INRAE, CNRS, universités, Ifremer…), des agences publiques (Anses, OFB, INERIS), des bureaux d’études spécialisés ou dans le secteur industriel (chimie, énergie, agroalimentaire, cosmétique, pharmaceutique). Certains travaillent aussi en consulting environnemental ou en expertise réglementaire pour les institutions européennes.
Les conditions de travail varient selon le contexte : laboratoire, terrain ou bureau d’études. Une partie du travail peut impliquer des manipulations en laboratoire soumis à des protocoles de sécurité stricts, ou la participation à des campagnes d’échantillonnage sur le terrain.
Évolutions professionnelles
Avec l’expérience, l’écotoxicologue peut évoluer vers des postes de chef de projet, responsable d’études environnementales ou expert réglementaire. Certains se tournent vers la recherche académique (thèse, enseignement supérieur) ou la direction scientifique au sein d’organismes publics ou privés. D’autres rejoignent les autorités de contrôle ou d’évaluation des risques pour participer à l’élaboration des politiques environnementales.
Métiers connexes :
- Toxicologue
- Chimiste de l’environnement : guide des métiers de la chimie
- Hydrobiologiste
- Écologue
- Analyste en évaluation des risques

